[Fabricants]
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Les informations disponibles sur les fabricants de
cendriers en faïence sont malheureusement assez
rares. C'est la raison pour laquelle je me limiterais
ici à vous présenter Les Manufactures
du Moulin des Loups.
Mais ce n'est pas la seule raison
qui m'amène à vous présenter
cette entreprise en particulier. En effet, cette dernière
se trouve dans une région que je trouve charmante
et où je vis mais aussi parce qu'une grosse
majorité des cendriers dont je dispose viennent
de cette faïencerie.
Intro
:
Les Manufacture de Faïences du Moulins des Loups
est une société anonyme dirigée
par un conseil d'administration se réunissant
tous les mois.
L'entreprise comprend deux usines
: l'une à Orchies et l'autre à Provins
- Orchies : elle fabrique, pour la
table et l'ameublement, des articles de vaisselle
en faïence et des sujets en majolique, dans une
pâte dure, très peu poreuse, et recouverte
d'émaux ou de couleurs très brillantes
- Provins : elle procède à
l'extraction et à la vente des terres à
faïences et réfractaires

Historique
:
En 1818, Maximilien Joseph de BETTIGNIES crée
une petite affaire de porcelaine à St Amand
les Eaux.
La production était variée et artistique.
Il fabriquait à la fois de la porcelaine tendre
au décor de Tournai (glands, lauriers, barbeaux),
de la faïencerie stannifère aux décors
bleus ou polychrome, des pièces de formes (statuettes,
bustes, vases...)
Vers 1836, les premiers résultats étaient
encourageants, il transporte son affaire sur la butte
du Moulin des Loups, à St Amand, où
il construit une usine très importante pour
l'époque.
Il se spécialise dans la fabrication de la
porcelaine tendre (ou porcelaine artificielle) mais
celle-ci présente des difficultés telles
que tous les fabricants français y renoncent
et que les résultats sont désastreux.
Le 17 décembre 1880, Gustave DUBOIS et Léandre
BLOQIAUX fondent la Manufacture de Maximilien de BETTIGNIES.
Ils produisent de la faïence stannifère
façon Lunéville et de St Clément.
Elle prend une rapide extension et ses fondateurs
réalisent l'ouverture d'une seconde usine à
Wandignies-Hamage en 1896 et l'adjonction d'une fabrique
de carreaux de revêtementà St Amand en
1910.
Après la réparation des dégâts
importants subis lors de la première guerre
mondiale, la société, dès 1923,
effectue elle même à Provins l'extraction
de ses argiles et prend à bail la petite affaire
d'Orchies. Celle-ci se développe et, en 1923,
elle est introduite par fusion au sein de la société.
En 1944, la raison sociale devient"les Manufactures
de Faïence du Moulins des Loups". La société
comprend alors 5 usines : deux à St Amand,
une à Wandignies-Hamage, une à Orchies
et la dernière à Provins.
Origine
:
Au début du siècle, on y faisait une
poterie de terre vernissée, qui était
fort estimée, ainsi que de la poterie de terre.
Une ancienne poterie et fabrique de tuiles, abandonnée
depuis longtemps, existait au carrefour du lapin.
M. L'HERMINE, tourneur en grosse poterie, à
Rebaix en Belgique, vint s'y installer en 1879. Il
livra d'abord des produits assez grossiers (pots à
lait, à fleurs...). L'ancienne poterie devint
bientôt exiguë. En 1886, M. L'HERMINE fit
l'acquisition d'une ancienne fabrique de textiles
qui était fermée rue de la Poterne.
En 1886, Joseph L'HERMINE DECLERC, céramiste,
marquait :

Il l'aménagea en fabrique
de poterie, faisant construire trois fours. La faïencerie
eut sa fanfare en 1891 et sa production connue de
loin, fut maintes fois primée dans les expositions.
Elle eut de beaux succès jusqu'en 1914. L'usine
comptait 175 ouvriers en 1910, et elle prit des proportions
toujours plus grandes. En 1904, la raison sociale
était L'HERMINE et Cie.
L'HERMINE et Cie faïencerie d'art déposent
la marque :

Fabrication
:
L'argile, matière première de la faïence
est mélangée à de l'eau. Elle
peut se manier de différentes façons.
La proportion exacte des matières utilisées
est tenue secrète pour chaque manufacture.
La pâte obtenue contenant 50%
d'eau (la barbotine) subit plusieurs transformations
par divers procédés, dont le filtre
presse, afin de raffermir la pâte et de pouvoir
passer au "façonnage".
Le façonnage peut se faire soit par :
- moulage au tour
- moulage à la main
- coulage (remplissage du moule)
Les autres étapes :
- Le démoulage (après séchage)
- Le tournessage : correction des imperfections
- La finition : application des parties moulées
à part (anses, ornements...)
- La cuisson est différentes selon le type
de décor :
A. Décor grand feu : cuisson à 1 100
degrés. Les émaux employés sont
métalliques, les couleurs limités à
cinq : oxyde de manganèse (violet), oxyde de
cobalt (bleu foncé), oxyde de cuivre (vert),
oxyde d'antimoine (jaune), oxyde de fer (rouge).
B. Décor petit feu : cuisson à 800 degrés
permet d'employer beaucoup de couleurs. Ce procédé
a pu être utilisé à partir de
1960 grâce au four à moufle
L'émaillage : après la première
cuisson, la faïence à l'état de
biscuit doit recevoir un émail imperméable
(émail stannifère à base d'étain)
La décoration : soit à
la main (dit le réverbère) au tampon,
par impression, à la brosse, au vapo (à
l'aide de pochoirs) ou aux chromos :
- Impression : prise de couleurs sur des cylindres
gravés à l'aide de papier de soie, reporté
sur l'article biscuit
- Vapo 1 ton, 2 tons, dégradé : projection
de couleurs à travers un cache en cuivre avec
un pistolet
- Filets mains sur tournette : avec des pinceaux adaptés
: sur le biscuit, pièces cuites, émail,
filet or ou platine
- Tampon : tampon avec relief
- Engobe : projection sur un article cru
- Main : décoration sur biscuit ou émail
- Grès : une des dernières techniques
pour émaillage
- Chromos décalcomanies : grand feu : prise
sur biscuit émaillé, petit feu : pose
sur article émaillé avec 3ème
cuisson.
Les usines
:

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